Le syndicat national libre des artistes appelle les artistes à aller chercher les masques FFP2 et les tests dans les Préfectures...

Ils appellent les artistes et leurs collègues techniciens à investir les Théâtres Nationaux, les Centres Dramatiques Nationaux, les Scènes Nationales et toutes les institutions, qu’ils soient en coproduction ou non pour pouvoir répéter dans le respect des précautions sanitaires de distances.

 

Depuis un mois, les réunions organisées par le ministère de la Culture sur les conditions de reprise du travail se succèdent. A chaque fois, les représentants du SNLA-FO ont demandé la mise à disposition gratuite pour tous de masques FFP2, voire à membrane pour les danseurs et circassiens ainsi que le dépistage systématique par les tests PCR, et quotidiens, par la prise de température. Ceci est déjà mis en place dans de grandes institutions. Quant ce ne sont pas d’éminents représentants syndicaux (sic) qui s’y opposèrent, les différents représentants du MC ont expliqué que les tests étaient interdits par le plan national de déconfinement. D’autres encore ont expliqué qu’à défaut de fiabilité suffisante, les tests n’étaient pas recommandés. Nous préférons pour notre part nous fier aux recommandations de spécialistes mondialement reconnus comme l’Institut Pasteur. Après les masques que le gouvernement avait interdits à la vente grand public, alors qu’en réalité on apprenait quelques semaines plus tard qu’il n’y en avait pas, que les stocks avaient été détruits… le gouvernement interdit les tests en entreprise, faute en réalité d’en avoir fait produire en nombre suffisant. Ces mesures de précaution s’ajoutent à toutes les autres, désinfections, gel hydro-alcoolique. Elles nous permettraient de reprendre le travail plus rapidement que le sort auquel le gouvernement et les « représentants » qu’il finance, nous réservent.

 

De nombreuses compagnies, et même de théâtres privés, ne disposent pas de salles de répétition suffisamment grandes pour permettre à la reprise des répétitions avec les distances de précaution. Un directeur de théâtre privé a même déclaré « dans ces conditions, nous ne pouvons pas reprendre ». Les représentants du SNLA-FO ont alors demandé la mise à disposition exceptionnelle de tous les théâtres publics aux Compagnies et même, temporairement, aux productions privées. Le délégué à la Danse du MC nous apprend qu’une plate forme permettra bientôt cette solidarité en Ile de France, puis généralisée à toute la France pour la Danse et le Cirque.

 

Il a ajouté que les institutions resteraient ouvertes tout l’été, à disposition des Cies. Nous nous en sommes félicités. Mais pour le théâtre, rien de tel, pour l’instant. Pis, le SYNDEAC était absent de la réunion. Depuis, on apprend des appels à résidence de recherche et d’écriture comme au CDN de Toulouse sur l(action artistique et culturelles, mais pas de création. Le SYNDEAC va t’il une fois de plus se faire le zélé exécutant des injonctions ministérielles ?

 

Car une chose est qu’en toute liberté, nous construisions de nouvelles formes, esthétiques, rapports au public, ce qui mue les artistes depuis toujours, soutenus des moyens publics nécessaires et protégés par notre statut de salarié, une autre chose sont les injonctions qu’à l’aune de la crise il faudrait tout remettre en cause, comme c’est le cas chez Renault avec la fermeture programmée des sites de production et des milliers de licenciements, dans l’aéronautique, les Finances publics et même l’hôpital public, sur lequel le Ségur de la santé prétend accroitre la pression de rentabilité..

 

Pas plus que les salariés de Renault en grève qui, par milliers, ont manifesté à Maubeuge soutenus par toute la population, pas plus que les personnels hospitaliers dont rassemblements et manifestations contre de nouvelles suppressions de lits et de moyens se succèdent, nous n’acceptons d’être assignés à quelque « mission d’intérêt général » que ce soit. L’Art est d’intérêt national et de civilisation pour la population. Nous exigeons de pouvoir continuer d’exercer nos métiers, de pouvoir reprendre le travail dans des conditions sanitaires optimales, et dès maintenant, le paiement de tous les contrats et engagements prévus, la prolongation de nos droits à l’assurance chômage au titre des annexes 8 & 10 pour tous, quelles que soient les situations, et d’une ouverture de droit à 253h pour tous les collègues « primo-entrants ».

 

Le Syndicat National Libre des Artistes FO appelle tous les artistes à se mobiliser le 16 mars avec les personnels soignant et bon nombre d’autres professions.

 

Dernière minute : Un projet de décret relatif à la prolongation des droits à l’assurance chômage a été présenté oralement vendredi 5 juin lors d’une réunion organisée par le ministère de la culture en présence du ministère du travail. A première vue, le projet écrit reçu depuis garantit « l’année blanche ». Nous y reviendrons.

 

Mais nos collègues « primo entrants » ne bénéficieront pas de mesures exceptionnelles leur permettant d’accéder à l’indemnisation chômage au titre des annexes 8 & 10, alors qu’ils n’ont pu atteindre comme prévu leurs 507h de travail. Ils n’auraient le « droit » en tout et pour tout qu’à 1 000e au titre d’un « Fonds d’urgence » etc…C’est une honte !

 

Le SNLA-FO, va continuer de se battre pour nos jeunes collègues et appelle tous les artistes d’autant plus à manifester le 16 juin

8.06.2020