Nous irons jusqu'au retrait

Le Syndicat National Libre des Artistes Force Ouvrière appelle les artistes à poursuivre avec leurs collègues techniciens, personnels administratifs et d’accueil la grève jusqu’au retrait du plan Macron de destruction de nos retraites et à manifester MERCREDI 29 JANVIER pour son RETRAIT.

 

Depuis maintenant 1 mois et demi, la grève est massive dans le pays dans de nombreux secteurs d’activité, dans les transports, à la SNCF, la RATP, à l’Opéra National de Paris, dans les raffineries, les Urgences, les Ports, les Docks, chez les enseignants, les étudiants. Si certains secteurs reprennent leur souffle, exsangues financièrement, d’autres entrent dans la grève, les avocats, les agents de la Banque de France, de grands Théâtres comme le CDN de Gennevilliers, les lycéens. Jamais grève n’a été aussi longue, jamais le rejet d’une réforme n’a été aussi massive, mais jamais l’acharnement d’un gouvernement n’a eu d’égal. Acharnement à réprimer ceux qui s’opposent ; depuis le 5 décembre, de nombreux manifestants et parmi eux des syndicalistes ont été arrêtés, en garde à vue, inculpés, voire violentés. Le Syndicat National Libre des Artistes Force Ouvrière exige l’arrêt des poursuites, l’annulation des condamnations et l’arrêt immédiat de la violence. Acharnement à prétendre discuter, mais pour l’application de la réforme, car de son retrait, il ne saurait en être question, pour l’instant.

 

Jeudi 23 janvier, F. Riester, ministre de la Culture a été hué par des centaines de professionnels du spectacle, participant aux Biennales Internationales à Nantes. Lorsqu’il a été prétendu que la réforme des retraites était juste, la réponse de la salle fut immédiate : « menteur ». Il a poursuivi en évoquant que des solutions seront trouvées, comme elles l’auraient été lors de la renégociation de la convention d’assurance chômage et des annexes 8 & 10. Mensonges, car la prise de contrôle par l’Etat de l’assurance chômage, tant réclamé depuis des années par certains, conduit à l’exclusion de centaines de milliers de demandeurs d’emploi de toute indemnisation. Mensonges, car l’accord unanime du 21 janvier 2019 qui précisait l’accord de 2016 pour empêcher toute interprétation en défaveur des salariés par le gouvernement puis l’UNEDIC a été jeté aux orties, par lui-même. Il a poursuivi, assurant que les compensations [à la réforme des retraites] ne pèseraient pas sur le budget du ministère et qu’il en discuterait avec les organisations syndicales. Faudrait-il que les organisations syndicales se fassent son commis, quand les collègues de l’Opéra de Paris, en grève depuis le 5 décembre ont déjà refusé ces « compensations » pour faire passer la réforme coûte que coûte : « Il nous est proposé d’échapper personnellement aux mesures, pour ne les voir appliquées qu’aux prochaines générations. Mais nous ne sommes qu’un petit maillon dans une chaîne vieille de 350 ans. Cette chaîne doit se prolonger loin dans le futur : nous ne pouvons pas être la génération qui aura sacrifié les suivantes. Même avec la meilleure volonté du monde, nous ne pouvons acquiescer à ce qui nous est demandé. »

 

Le plan Macron de retraites par « points » c’est :

 

– remplacer la solidarité interprofessionnelle et intergénérationnelle par la capitalisation, chacun pour soi, ceux qui pourront

– remplacer le calcul de la retraite selon les salaires perçus sur les 25 meilleures années d’une carrière par un calcul sur toute la carrière, sans prise en compte des périodes chômées, de congés maladie, d’accidents du travail, de congés maternité, de congés parentaux comme c’est le cas aujourd’hui

– reculer l’âge pour un départ à taux plein à 63, 64 et bientôt 67 ans !

– modifier la valeur du point à tout moment, selon la situation économique du moment. Les travailleurs suédois qui le vivent peuvent en témoigner ; leurs retraites se sont effondrées

– donner tout pouvoir à l’Etat sur nos droits qui jusqu’à présent, parce qu’il s’agit de droits liés à notre travail étaient gérés par les organisations syndicales et les employeurs.

29.01.2020