Plus que jamais : grève jusqu'au retrait

Samedi 11 janvier, le Premier Ministre a annoncé la suspension provisoire de l’âge pivot et, reprenant la proposition du Chanoine Berger, propose une « conférence de financement » de la réforme.

 

Les Directions de la CFDT et de l’UNSA se sont empressées de se satisfaire de ces annonces, d’un mauvais scénario. A l’inverse la Confédération Force Ouvrière déclare : FO a très clairement appelé les acteurs récents de l’âge pivot à être cohérents. Puisqu’ils semblent se féliciter du retrait temporaire, qu’à tout le moins ils dénoncent immédiatement l’accord qu’ils ont signé à l’Agirc-Arrco en 2015 qui avait instauré un âge pivot pour les retraites complémentaires, accord que FO a refusé de signer et de cautionner. Et l’URIF FO d’ajouter « Quelle fumisterie ! Quel mensonge que de laisser à penser que cet âge pivot, reporté dans un premier temps ne sera pas appliqué à terme. C’est même peut-être à 67 ans que certains le connaîtront dans les prochaines années. Personne n’est dupe dans les entreprises et dans la rue que le régime universel par points est toujours là. »

 

Quant à la Conférence de financement « FO note au demeurant que la conférence sur l’équilibre et le financement se tiendra sous tutelle du gouvernement et de la Cour des Comptes. On assiste de fait à ce que FO dénonce depuis longtemps avec ce projet de régime unique par points : l’Etat, donc les gouvernements en dernier ressort, décideront, en l’occurrence par ordonnances. Le premier Ministre est à cet égard clair: « je prendrai mes responsabilités» en l’absence d’accord. On assiste au même scénario qu’avec l’assurance chômage l’année dernière. » L’intersyndicale entre les confédérations FO, CGT, FSU, Solidaires avec le MNL, l’UNEF, l’UNL déclare « suite aux annonces d’aujourd’hui, non seulement l’âge pivot n’est pas retiré mais en plus le Premier ministre confirme sa détermination à reculer l’âge de départ à la retraite en refusant toute augmentation de cotisation sociale. Les organisations syndicales CFE-CGC, CGT, FO, FSU, Solidaires, UNEF, UNL, MNL exigent le maintien du système de retraite existant par répartition solidaire et intergénérationnelle et par annuité. »

 

L’intersyndicale confédérale appelle au soir des déclarations d’E. Philippe « Les organisations syndicales CFE-CGC, CGT, FO, FSU, Solidaires, UNEF, UNL, MNL exigent le maintien du système de retraite existant par répartition solidaire et intergénérationnelle et par annuité. (…) C’est pourquoi nos organisations appellent à continuer et amplifier encore la mobilisation par la grève et les manifestations dès la semaine prochaine. (…) Les organisations syndicales CFE-CGC, CGT, FO, FSU, Solidaires, MNL, UNEF et UNL appellent l’ensemble du monde du travail et la jeunesse à poursuivre et renforcer la grève y compris reconductible là où les salarié-es le décident. »

 

Partout les Assemblées générales reconduisent la grève, à la SNCF, à la RATP, dans les raffineries, à l’Opéra de Paris. De nouveaux secteurs entrent en grève, tels les avocats, le batiment, la Banque de France…Depuis le début, ce sont les Assemblées générales qui organisent la grève. C’était le cœur de la discussion de l’Assemblée du 6 janvier des secteurs de l’Art en grève. Cette AG a permis pour la première fois l’organisation le 9 janvier d’un cortège important qui a rejoint la manifestation interprofessionnelle.

 

Mais l’AG du 13 elle n’a pas pu se tenir. Elle n’a pas pu continuer d’organiser la grève dans les secteurs de la création, alors que seule la grève peut faire reculer le gouvernement. Elle a été interrompue, pourquoi ?

 

Est-ce Riester qui décide du retrait ou non de la réforme par points des retraites ?

 

Dans le même temps, les salariés des secteurs de la culture sont désormais appelés à interpeler le Ministre de la Culture :

 

Faute de proposer [sic] un système de retraite permettant de vivre dignement, le gouvernement exige que le ministère de la culture compense sur son budget différentes mesures pour tenter de « limiter » la baisse des pensions occasionnées par la réforme. Compensation de la hausse de cotisations des artistes auteurs, compensations des cadeaux aux employeurs avec la généralisation des abattements pour les artistes et techniciens du spectacle : l’effort demandé est insoutenable. Il représente près de 300 millions par an, soit 10% du ministère de la Culture. ». « Nous prenons (F. Riester) donc au mot et lui demandons de prendre publiquement position en faveur de celles et ceux qui vont subir de plein fouet cette réforme et de défendre le périmètre budgétaire du ministère de la Culture. » Le problème seraitil devenu que les « compensations à la réforme » ne soient pas imputées sur le budget du ministère de la culture ? Est-ce Riester qui décide du retrait ou non de la réforme par points des retraites ?

 

Le Syndicat National Libre des Artistes pour sa part, appelle les artistes à poursuivre et renforcer la grève, organisée par des Assemblées générales dans les établissements avec leurs collègues techniciens, personnels administratifs et d’accueil jusqu’au retrait.

 

JEUDI 16 janvier 2020
MANIFESTATION REGIONALE A PARIS
avec un départ à 13h30 de Montparnasse

 

Dans les autres départements, renseignez-vous auprès de votre Union Force Ouvrière

15.01.2020