02.03.2022
Non à la guerre, retrait des troupes d’Ukraine ! Oui à la liberté, dont celle des artistes
Le Syndicat National Libre des Artistes Force Ouvrière (SNLA-FO) souscrit pleinement à la déclaration de jeudi dernier 24 février de la Commission exécutive confédérale :
«FO condamne l’agression militaire en Ukraine. La confédération générale du travail Force Ouvrière condamne l’acte de guerre que constitue l’agression militaire de l’Ukraine. Cette agression consiste en une violation de la souveraineté d’un pays au mépris du droit international et de la charte des nations unies.
La confédération FO exprime sa grande inquiétude, son soutien et sa solidarité à l’égard de la population, des travailleurs et de leurs syndicats en Ukraine, qui sont les premières et principales victimes, comme cela est toujours le cas dans tous les conflits.
La confédération FO appelle le mouvement syndical international à œuvrer solidairement pour l’arrêt immédiat de cette agression, pour la paix et la justice sociale.
Il souscrit pleinement à la déclaration de la secrétaire générale de la Fédération des Arts, des Spectacles, de l’Audiovisuel, du cinéma et de la Presse (FASAP-FO) lors le Conseil fédéral de lundi 28 février :
« J’ai confiance en les peuples qui seront assez sages pour éviter cette guerre qui menace en Europe (…) Dans toutes les branches professionnelles, on doit négocier des augmentations et continuer de porter nos revendications, on est dans notre rôle syndical absolu ».
Le Syndicat National Libre des Artistes Force Ouvrière ne renoncera pas à défendre les libertés démocratiques et acquis sociaux, malgré la guerre qui, à nouveau, sévit en Europe ; comme elle avait déjà sévi en 1991, et pas cessé depuis dans bon nombre de pays à travers le monde.
Plus que jamais, la population a besoin de partager un regard sur le monde, une pensée littéraire, un geste, le chant d’une poésie, d’un concert, un sourire, la liberté qu’incarne l’Art et tous ceux qui le partage.
Le 14 février dernier, notre fédération la FASAP-FO participait d’une délégation intersyndicale élargie aux représentants patronaux des structures indépendantes de création (SYNAVI, SCC) et de la FNCOP reçue au ministère de l’économie. La délégation a exposé l’ampleur de la catastrophe sociale pour la plupart des artistes et techniciens intermittents du fait de la succession ces dernières semaines des annulations, après des mois de fermeture, couvre-feu, jauges…. Annulations pour cause de COVID avéré ou suspecté dans les équipes, annulations par les organisateurs, annulations pour tout motif. Rien qu’en décembre et janvier derniers, dans le seul secteur qui relève du GUSO, ce sont 17 500 contrats qui n’ont pu être réalisés, 4,5 millions d’euro de cachets perdus par les artistes.
Les contrats de travail sont dus, quelles que soient les circonstances, comme nous l’expliquions dès mars 2020.
La délégation a demandé la mise en place d’un fond de compensation pour cause d’annulation. Le SNLA-FO se félicite que CGT, CFDT, SYNAVI, SCC, FNCOD se joignent à cette revendication que nous portons depuis le début de la crise COVID. Ce Fond pourrait aussi venir en aide des structures indépendantes confrontées à la baisse importante de fréquentation depuis juillet date d’entrée en vigueur du pass sanitaire et plus encore, depuis janvier et le pass vaccinal.
1er constat : le ministère de la culture était absent
2è constat : le directeur adjoint du ministre de l’économie (nouveau ministre de tutelle ??) demandait à la délégation d’apporter des témoignages corroborant que les dispositifs « d’aides » en place ne répondaient pas aux réalités et besoins des salariés et des structures indépendantes. Autant nous traiter de menteurs, puisqu’il faudrait étayer nos propos ; inacceptable.
Quant à l’indemnisation chômage des artistes et de l’ensemble des salariés intermittents, au 8 février 13 000 collègues n’avaient pas reçu un centime de Pôle Emploi depuis début janvier. Une honte !
Le gouvernement a refusé la prorogation de l’année blanche au-delà du 31 décembre, alors que le travail ne reprend pas normalement. S’il a modifié les règles du bénéfice de la clause de rattrapage et de l’APS, encore faut-il que les dossiers soient traits. Ce qui, pour 13 000 d’entre eux, n’est toujours pas le cas, au 8 février.
Comme nous l’avons exprimé à la Direction de Pôle Emploi, nous demandons que tous les salariés intermittents soient indemnisés sans autre délai, quitte à prononcer des ouvertures provisoires de Droits, dans l’attente de la totalité des AEM. Le 8 février, nous avons également demandé à la Direction de Pôle Emploi de trouver une solution pour que la totalité des arrêts maladie, sans exception soit pris en compte et ouvre Droit à leur valorisation des 5h/jour d’arrêt.
Plus que jamais, dans ce contexte de guerre, nous n’accepterons pas que les artistes soient entravés dans leur travail et leur expression. Au côté de sa fédération, le SNLA-FO soutient l’artiste Chloé, arrêtée et menottée le 19 février dernier à Nice, pour avoir voulu partager un moment de musique et de chant dans la rue. Le SNLAFO exige qu’aucune poursuite judiciaire ne soit engagée contre Chloé :
Chloé est artiste interprète.
Samedi 19 février, 19h, elle entamait avec ses musiciens un concert dans la rue, à Nice.
Elle en a été immédiatement empêchée par la Police Municipale. Selon les captations disponibles, le public a été dispersé, Chloé a elle été malmenée et menottée, emmené et retenue au Poste de Police, 4h durant.
Il lui est reproché :
– incitation à la rébellion
– tapage nocturne,
– infraction sur la voie publique
N’en déplaise au maire de Nice, les prestations artistiques sur la voie publique ne sont pas à ce jour soumis au régime de l’autorisation préalable. Le grief du « tapage nocturne » est nul est non avenu, il était 19h. Quant à l’accusation d’ « incitation à la rébellion », est-ce la chanson « Liberté », adaptation du poème de Paul Eluard, qui tomberait sous le coup de la Loi ?
La Fédération Force Ouvrière des Arts, des spectacles, de l’audiovisuel, du cinéma et de la Presse, exprime son indignation d’une telle situation, déni de la liberté d’expression, de la liberté fondamentale de création et d’expression des artistes.
La FASAP-FO constate que le Ministère de la Culture ne s’est pas indigné de cette intervention policière à l’encontre d’une artiste.
La FASAP-FO exige qu’aucune charge judicaire ne soit retenue contre Chloé et que Monsieur Christian Estrosi, maire de Nice présente ses excuses à Chloé.
Motion publique, adoptée à l’unanimité du Conseil fédéral réuni le 28 février 2022 adressée à Mme la ministre de la Culture
– Non à la guerre, retrait des troupes d’Ukraine !
– Oui à la liberté, dont la liberté syndicale
– Liberté sans restriction des artistes, abrogation de l’Etat d’urgence et de la loi de « sécurité globale », abrogation du pass vaccinal
– Compensation intégrale des salaires perdus depuis mars 2020, compensation des pertes des structures indépendantes de création et de production
– Prorogation de l’année blanche pour tous jusqu’à la pleine reprise du travail de chacun
Le bureau national, 2 mars 2022