Quelle différence entre les m3 de la foi, et les m3 de la pensée ? Pour ce gouvernement, la réponse est dans la question Assez ! réouverture immédiate des théâtres et des cinémas

Le gouvernement vient donc de décider que les théâtres, les salles de spectacle, les cinémas « resteraient fermés 3 semaines de plus ». Et J. Castex d’ajouter « les règles des lieux de cultes ne seront pas revues à la hausse ». Justement, le Conseil d’Etat a fait Droit à la demande des Evêques de France qu’ « aucune preuve n’était apportée que les offices religieux pouvaient contribuer à la propagation du COVID19 » et qu’ « il y avait lieu de tenir compte des grands volumes des édifices religieux ». Nous avons hier posé la question au Ministère de la Culture : « quelle différence y a t’il entre les m3 de la foi et les m3 de la pensée » ? car les théâtres et salles de spectacle pour la plupart ont également de grands volumes. Naturellement, nous n’avons eu aucune réponse.

 

Les fêtes de Noël sont donc « autorisées » mais pas celles de fin d’année, parce que « les fêtes de Noêl occupent une place à part » selon les propos du 1er ministre ce soir. On est donc bien face à des mesures qui sont totalement étrangères à la moindre logique médicale, face à des mesures politiques :  il y a moins de lits de réanimation aujourd’hui qu’en mars dernier et le nombre d’hospitalisations et de décès ne cessent de baisser. « Il faut réduire les occasions des gens de se retrouver » a déclaré ce soir le ministre de la santé. C’est à dire réduire et, mieux, empêcher les occasions des gens de se retrouver pour discuter, pour partager une œuvre de l’esprit, et comble de l’hérésie : pour se divertir et faire la fête. Réduire et empêcher aussi les occasions des gens de manifester leur mécontentement, comme l’ont tenté le 28 novembre Darmanin et son Préfet Lallemand, avant que le Conseil d’Etat n’intervienne et garantisse le Droit de manifester ; comme ils l’ont encore tenté le 5 décembre, en empêchant la manifestation à Paris de se dérouler, en nassant, gazant, en attaquant les cortèges et les services d’ordre syndicaux !

 

De réunions en réunions, avec nos camarades de la CGT, avec des employeurs, nous alertons le gouvernement du désastre qui touche de plus en plus gravement les artistes, les techniciens, les Compagnies, les théâtres, les cinémas et productions indépendants. Hier, des accidents graves de circassiens à la reprise en septembre ont même été rapportés. La haute performance physique qu’exige l’art chorégraphique, l’Art du Cirque ne souffre aucune interruption. Rien n’y fait. Nous en arrivons à la conclusion : parfaitement informé des conséquences mortifères sur la création artistique de ces interdictions de représentations, à les pérenniser contre toute logique sanitaire, balayant d’un revers de main comme l’a fait encore ce soir toutes les précautions inscrites dans les protocoles de reprise, le gouvernement ne cherche-t’il pas à tuer les artistes et la création, par la faim, la misère et l’abandon, à défaut du COVID ?

 

Car il en est de mêmes pour les étudiants que pour les travailleurs du spectacle. Alors que les jeunes sont les moins à risque, les facs restent fermées, indéfiniment, plongeant des centaines de milliers d’étudiants dans le désarroi, l’angoisse pour leur avenir, le dénuement matériel et psychologique le plus total.

 

Les artistes comme l’ensemble des salariés et de la population ont connu dans l’histoire des heures plus terribles encore, qu’ils ont su combattre et vaincre. Nous ne laisserons pas un gouvernement quel qu’il soit décider de notre sort, car la création est un acquis de civilisation et nous le défendrons. Il est démocratie.

 

Le Syndicat National Libre des Artistes Force Ouvrière soutient les prochaines manifestations qui auront lieu dans toute la France ce samedi 12 décembre contre ce gouvernement, sa répression et son arsenal liberticide, pour le retrait de la Loi de « sécurité globale ».

 

Le Syndicat National Libre des Artistes Force Ouvrière appelle les artistes à manifester dans toute la France MARDI 15 DECEMBRE à MIDI pour exiger :

 

– la réouverture immédiate des Théâtres, de tous les lieux de spectacle et des Musées
– la compensation de l’intégralité des pertes de salaires et d’exploitation des Compagnies, théâtres et productions indépendants
– le renflouement immédiat des caisses sociales que – le gouvernement asphyxie
– la prorogation au-delà d’août 2021 des Droits à l’assurance chômage – annexes 8 & 10 et le retrait pur et simple de la réforme du régime général

 

Le bureau national,
Le 10 novembre 2020, 23h

11.12.2020