12.04.2022
Radio France – négociation 12 avril 2022
Délégation SNLA FO : Myren, Franck
Première intervention de Franck
Franck : Nous demandions cette négociation depuis plusieurs années, comme Joaquim pour le SFA CGT. Nous nous étonnons cependant du procédé. Que vous soyez passés par une révision formalisée, notifiée par courrier en accusé de réception fragilise l’application prochaine des textes dont vous demandez la révision. Pour notre part, nous souhaitions ouvrir des négociations tant sur les droits voisins, accord de 2010 d’une part, que sur les salaires d’autre part. Somme toute une négociation pour la réévaluation des salaires est une demande assez banale. Que des salariés et des syndicats de salariés demandent une négociation des salaires, ça existe en dehors des artistes à Radio France. Radio France est un établissement auquel des missions de service public sont dévolues, dont le financement est assuré par la puissance publique et qui a une histoire. Avant de rentrer dans le fond des choses : nous sommes représentants de l’ensemble de nos adhérents et des collègues, qui pour certains continuent de travailler bien qu’insuffisamment, il y a peu encore on a fait l’examen des réalités d’emploi en 2021. Dans le contexte actuel où très précaires, nous avons traversé deux années très dures, dont nous ne sommes pas encore sortis. D’autant plus dur que nous sommes précaires. Heureusement que la solidarité interprofessionnelle, en l’occurrence l’indemnisation chômage qui n’a été concédée par personne sinon par les combats menés par les organisations syndicales et qui est partie de notre rémunération et qui, compte tenu de nos mobilisations, a été prorogées dans les conditions exceptionnelles, ce que d’autres collègues dans d’autres pays n’ont pas eu pour nous permettre de survivre. Mais les propositions que vous faites, elles sont assez méprisantes.
D’oser imaginer que vous bénéficieriez dans les mêmes conditions, d’un doublement de la durée de l’utilisation des droits. Y a qu’à nous que ça peut arriver. On n’est pas dans des établissements comme à la RATP, parce que vous auriez la grève tout de suite. Vous savez bien quels sont les rapports à Radio France. Donc allez-y ne vous gênez pas !
Vous imaginiez même proposer une baisse de 50 à 30 % des droits de rediffusion. Ça n’arrive qu’à nous encore. Maintenant pour entrer dans le détail des sujets, nous souscrivons totalement à la proposition SFA CGT d’augmentation, pour les raisons évoquées par notre camarade Joachim. Merci d’ailleurs pour cette étude qui je pense profitera à tout le monde, pas seulement à aux camarades des autres organisations syndicales, mais peut être aussi à la direction de Radio France. Les 20 % d’augmentation demandés ne sont pas extraordinaires, non seulement compte tenu des baisses que Joachim a expliquées, mais pour votre information, sachez qu’alors que les salaires sont quand même plus élevés, c’est à dire que qualification est mieux reconnue parce que c’est quand même de ça dont on parle, de notre qualification, de notre expérience et accessoirement de notre talent, au cinéma, en 2014, nous avons bénéficié de 20 % d’augmentation des salaires, 20 % à l’aune de la renégociation de la convention collective, pour ce qui concerne les artistes dramatiques. Ce n’est pas extraordinaire.
Ce n’est pas juste des calculs qu’il y aurait 46,48 % de baisse depuis 90 du pouvoir d’achat en moyenne pour les artistes interprètes qui travaillent à Radio France.
Pour ce qui concerne les salaires, moi je suis intéressé de savoir si vous êtes prêt à négocier ou pas. Parce que nous, de toute façon, on ne pourra pas négocier une baisse des rémunérations. C’est un chantage que vous proposez. La baisse de la rémunération au titre des droits de rediffusion en contrepartie d’une petite augmentation des salaires, ça s’appelle un chantage. Est-ce que vous êtes prêts à vraiment discuter sérieusement ? Nous nous joignons à la demande de nos camarades du SFA de distinguer les deux.
Pour ce qui concerne les droits de rediffusion, Joachim a raison de revenir aussi au code de la propriété intellectuelle. Fort heureusement on a encore des lois, un cadre légal et notamment le code de la propriété intellectuelle et la récente loi, en transposition de la directive européenne. Nous, nous pensions plutôt vous demander, parce que ça fait partie d’une négociation, depuis 2010 quel est le bilan des podcasts ? Je me souviens très bien que Monsieur Meto, à l’époque DRH ou adjoint avec lequel on a fini par discuter, ça a été dur au début, mais on a réussi à s’entendre et à se parler mutuellement puisque l’accord existe. Le postulat de la direction en 2010 était « nous n’avons aucune visibilité sur les podcasts, donc vous aurez 3 % ». Je crois savoir que grâce à notre effort, parce que l’argument que « c’est trop cher pour rediffuser » comme je viens de l’entendre, pour un établissement comme Radio France, ça n’est pas possible. A moins que vous le disiez, c’est à budget constant, ce qui n’est pas possible non plus. Nous avons en 2010 concédé des conditions favorables en termes de coût pour l’établissement, au terme de l’accord. Pour ce qui nous concerne, mais je pense que c’est aussi le cas d’autres syndicats, nous ne sommes pas là pour couler l’outil de travail nulle part et se tirer une balle dans le pied. Nous avons fait cet effort des 3% sur 5 ans en admettant le postulat énoncé par la direction. Aujourd’hui ces podcasts ont un immense succès. J’aimerais avoir les chiffres depuis 2010. L’utilisation gratuite c’est votre affaire, c’est vous qui décidez d’une diffusion gratuite, parce que ça correspond à des choix éditoriaux et économiques. Pour autant, nous nous devons être rémunérés.
Au regard de ces chiffres, j’aurai plutôt tendance à envisager une augmentation des 3%. Si vous voulez une durée plus longue d’exploitation, une proportionnalité différenciée selon les durée d’exploitation, soit au fil de l’utilisation, soit d’entrée de jeu, comme cela existe dans d’autres secteurs, peut être discutée.
Enfin la baisse à 30% des Droits de rediff, quand on voit, l’évolution de l’emploi à Radio France, parce que « certaines œuvres coûteraient trop cher pour être rediffusées », alors là non. Ça nous ne pourrons pas discuter sur une baisse à 30% des droits de rediffusion. Voilà pour ce qui nous concerne et pour l’instant.